Pour le 170e anniversaire de l’abolition de l’esclavage en France, la Ville de Mérignac s’associe à l’hommage national rendu aux victimes de ce crime contre l’humanité.
Mercredi 23 mai, à l’occasion de la journée nationale dédiée à la mémoire des victimes de l’esclavage, le maire Alain Anziani a inauguré un mémorial dans le nouveau parc Victor Schœlcher (situé entre l’avenue de Verdun et la rue Léo Lagrange), en présence de Marik Fetouh, adjoint à la ville de Bordeaux ; de Fatou Diop, adjointe chargée de ces luttes à Mérignac ; de l'association des familles sénégalaises de Mérignac ; de la communauté éducative ; de l'association des musiciens marocains ; et de la ligue des droits de l'homme. Trois lycéennes, Oumy du lycée Marcel Dassault (Mérignac), Stacy et Sarah, du lycée Jehan Dupérier (Saint Médard en Jalles), ont lu des textes sur l'esclavage et la liberté, extraits d'un livre d'une jeune fille esclave issue du Togo. "Cette cérémonie est très importante, c'est une date en mémoire des esclaves, souligne Marik Fetouh. La région de Bordeaux fut le premier port colonial, mais aussi un port qui alimentait l'esclavage. On a essayé à Bordeaux de travailler sur l'esclavage et il est important que Mérignac participe à ce travail de Mémoire. Il faut combattre l'antisémitisme et lutter contre les discriminations."
Alain Anziani a remercié les nombreuses personnes présentes avant de poursuivre. "Marik Fetouh fait partie de ces personnes qui combattent les discriminations, et je tenais à sa présence. Je salue tous ceux qui sont venus ce soir et les trois jeunes filles qui viennent de lire des textes. Mérignac a décidé de commémorer l'abolition de l'esclavage pour la première fois. Notre commune est jumelée avec Kaolack (Sénégal) et c'est un pays qui est marqué par l'esclavage. Cette année, c'est le 170e anniversaire de l'abolition de l'esclavage et le 23 mai est une journée mondiale." L'esclavage était un commerce qui a duré 3 siècles et qui a concerné des millions de personnes, dont plusieurs centaines de milliers ont transité par le port de Bordeaux. "Sous Louis XIV, un texte terrible "le code noir" disait que les personnes de couleurs étaient des meubles, ce qui est intolérable aujourd'hui, c'est un crime contre l'humanité, poursuit le Maire. Ce crime a nécessité un combat qui a été mené par les personnes concernées, et il reste encore 1 à 2 millions de personnes esclaves aujourd'hui."
La plaque commémorative en hommage aux victimes de l'esclavage a été installée au nord du parc de Bourran, dans un espace de 1,5 hectare, actuellement fermé au public, mais qui sera prochainement ouvert. Le parc Victor Schœlcher comportera deux accès, l’un par l’avenue de Verdun, l’autre par la rue Léo Lagrange. De ce fait, il se situe sur un cheminement naturel entre le cœur du quartier de Bourran, l’école élémentaire et le collège. Cet espace sera ouvert temporairement aux Mérignacais en septembre pour les Journées du Patrimoine, puis de manière définitive après les aménagements réalisés en concertation avec les habitants du quartier (premier semestre 2019).
Victor Schœlcher est un journaliste et homme politique français, né à Paris le 22 juillet 1804 et mort à Houilles le 25 décembre 1893. Il est connu pour avoir agi en faveur de l'abolition définitive de l'esclavage en France, via le décret d'abolition, signé par le gouvernement provisoire de la deuxième République le 27 avril 1848.