La Maison des Gestes du Développement Durable était un peu juste mercredi soir pour accueillir les quelque 150 martignassais venus assister à la réunion publique sur l'expérimentation de la tarification à l'usage.
"Nous sommes dans un lieu symbolique qui nous permet de nous retrouver pour lancer un projet innovant pour la Métropole, l'expérimentation de la tarification à l'usage", a rappelé le maire Michel Vernejoul. "L'objectif de ce projet étant de réduire les déchets en les triant davantage, a poursuivi Dominique Alcala, vice président de Bordeaux Métropole et maire de Bouliac. C'est une première en France au niveau d'une grande métropole, et cela touche les villes de Martignas et Saint Aubin du Médoc ainsi que le quartier d'Arlac à Mérignac et un secteur de Bordeaux. Ce projet concerne les bacs gris et cela pourrait aboutir à une tarification à l’usage en 2021." L’adjointe au développement durable Caroline Hourtané a souligné que ce projet entrait dans 2 grands enjeux du développement durable : le changement climatique et la biodiversité. "C'est une chance pour les martignassais d'être des acteurs pour une meilleure vie. Déjà avec le compostage, c'est plus de 32% de déchets qui ne vont pas à la poubelle."
Agnès Bienvenu, directrice adjointe support et étude à la Métropole, a présenté le projet. "En 2017, nous avons collecté 420 000 tonnes de déchets à Bordeaux Métropole, soit 510 kg/h/an dont environ 256 kg dans le bac gris (298 à Martignas). L'objectif pour 2020, c'est de réduire les déchets de 45 kg/h/an. Le coût des déchets s'élève à près de 100 M€ soit 127€/h/an. Nous souhaitons aussi maîtriser le coût du service public. À ce jour, la taxe des ordures ménagères finance à 80% la collecte. Elle est proportionnelle à la valeur locative du logement. L'idée de la nouvelle tarification, c'est de conserver une part fixe et d'ajouter une part modulable en fonction des déchets. Une facturation tenant compte du nombre de présentation du bac gris et du volume. Les bacs sont dotés de puces pour être géolocalisés. Ces dernières sont lues par la benne lors de la présentation et servent à calculer la part variable de la tarification." À Martignas, il y a une moyenne de 4 présentations par mois. Une information individualisée va être envoyée à chaque habitant pour lui communiquer le nombre de présentation de son bac. Il faudra être attentif à bien trier les déchets du bac gris et ne le sortir que lorsqu'il est bien plein. A priori, 70% des déchets pourraient être valorisés.
Rien n'est encore décidé pour la tarification, le résultat de l'expérimentation permettra à Bordeaux Métropole de mettre en place, ou pas, la généralisation de ce nouveau mode de financement. Concernant le compostage, à ce jour, près de 19% de martignassais sont équipés d’un composteur, le but c’est d’arriver à 20%. Mercredi soir, 45 habitants qui s'étaient inscrits ont reçu leur composteur, en bois ou en plastique.
Le directeur de la direction gestion des déchets et propreté Bertrand Bouchaudy a ensuite répondu aux questions du public. Question : "On veut bien optimiser le tri, mais quelquefois, on ne sait pas trop où mettre nos déchets, ce n’est pas clair sur certains emballages."Réponse : "Ce qui se met dans la poubelle verte est ensuite séparé dans une usine de Bègles, construite en 1990. Pour l’instant, on ne peut mettre dans ce bac que ce qui est indiqué sur l’autocollant. En 2022, il y aura une extension des consignes de tri dans l’usine qui va être rénovée pour un coût de 30 M€."Une autre question a concerné la mise en place dans les résidences. "Pour les collectifs, c’est plus compliqué, il faut que les gens s’impliquent. On va essayer d'instaurer un procédé pour aborder les habitants afin de les amener à mieux trier leurs déchets. Chacun doit faire preuve de civisme !"