Le principe de base de l'orgue a été inventé 3 siècles avant JC et a évolué au cours des siècles. L'orgue de l'église Saint-Vincent avait été installé en 1880 par Auguste Commaille. Il a été restauré, modernisé,... mais à la fin des années 1980, il est à bout de souffle et le projet de construction d'un orgue neuf prend corps. Un orgue d’esthétique baroque germanique est livré en 1994 par le facteur d'orgue Gérard Guillemin et inauguré le 18 décembre par l'organiste concertiste Marie-Claire Alain et le maire Michel Sainte Marie. Sa couleur bleue a été prise dans les vitraux de l'église pour être en harmonie.
Samedi matin, l'église Saint-Vincent accueillait le premier concert d'orgue du marché de l'année, animé par Pascal Copeaux, organiste et professeur d'orgue au conservatoire municipal. Après quelques petits réglages, l'organiste a débuté la 1/2 heure de concert par la "Toccata en ré mineur" de Jean-Sébastien Bach, suivie de plusieurs morceaux musicaux. Le nombreux public était ensuite invité à une visite de l'orgue. Il faut emprunter un escalier étroit et en colimaçon pour accéder à ce bel et imposant instrument. "Il est doté de superbes sons et il est entièrement mécanique, souligne Pascal Copeaux. Lors des concerts, je suis souvent présent à côté des organistes pour bouger les "registres"." L'orgue est doté d'une soufflerie, de 7 soufflets, d'un poste de pilotage avec 3 claviers (1 pour le 1er étage, 1 pour le second et un pour les grandes tourelles à droite et à gauche). Les deux premiers se jouent avec les mains, le dernier avec les pieds. "Chaque clavier est un orchestre à lui tout seul, les registres servent à avoir des bruits d'instruments de musique, détaille Pascal Copeaux. Une petite "cuillère" au pied permet d'associer les deux claviers mains, ou celui du pied, ou bien d'avoir les 3 claviers en même temps." Chaque orgue est différent et celui de Mérignac est entièrement mécanique. "Il faut adapter son jeu à l’acoustique et c'est ce qui est passionnant, précise l'organiste. Il faut bousculer l'instrument et s'apprivoiser mutuellement. On doit connaître les tables de registration et ensuite, on se débrouille pour jouer en changeant quelquefois les codes des répertoires écrits."
L'orgue de l'église Saint-Vincent est accordé 2 fois par an et une révision générale est réalisée tous les 10 ans. "L'orgue appartient à la ville et les concerts gratuits permettent d’en profiter, souligne Pascal Copeaux. Mais c'est un instrument fragile qu'il faut entretenir. J'ai eu l'idée de ces concerts d'orgue du marché, et les récitals du soir (3/an) sont une volonté de la Mairie. Je choisis des organistes qui peuvent jouer de cet instrument mécanique. J'essaye chaque année d'avoir au moins un duo, un jeune prometteur, des organistes internationaux, et les classes du conservatoire."
Pascal Copeaux est professeur de la classe d'orgue du conservatoire municipal qui compte cette année 11 élèves de 8 à plus de 80 ans. Il accueille régulièrement des scolaires pour des visites de l'orgue. "C'est beaucoup d'investissement pour étudier l'orgue, c'est plus facile si on a des bases de piano, mais on peut apprendre directement. Les cours ont lieu chaque mercredi après-midi, les prêtres me laissent l'orgue à disposition."
Le prochain concert d'orgue du marché aura lieu le 1er février à 11 h 30 et sera animé par l'organiste Martin Tembremande.