Les cinq AMAP (Association pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne) mérignacaises étaient samedi matin à la Médiathèque dans le cadre des "héros du quotidien".
Les AMAP fonctionnent avec des contrats en circuit court passés entre les producteurs de proximité et les consommateurs. L’abonnement à un panier pour une période déterminée constitue un engagement réciproque. Les AMAP ont pour vocation de soutenir l'agriculture paysanne et biologique face aux géants de l’agroalimentaire et à proposer à tous des produits frais de qualité, locaux et majoritairement bios. La Ville compte actuellement 5 AMAP situées dans différents quartiers : Arlac, Montesquieu, La Glacière, Capeyron et Les Eyquems. Mis à part celle du Domaine de Fantaisie (Les Eyquems), elles limitent toutes volontairement le nombre d'adhérents : environ 50 à la MJC CL2V de Montesquieu, 60 au Puzzle de Capeyron avec des contrats maraîchers, 45 à l'Amicale de La Glacière, 40 au centre socioculturel d'Arlac, et une centaine au Domaine de Fantaisie. Les 5 AMAP sont complémentaires et non concurrentes et chacune revendique de rester familiale et de ne pas trop s'agrandir.
"Il y a un lien entre les producteurs et les Amapiens, et ces derniers s'engagent auprès du maraîcher et savent que s'il y a un problème dans la production, ils peuvent ne pas avoir de panier, explique une responsable d'AMAP. Au Domaine de Fantaisie, nous sommes avec les maraîchers depuis 2009 et à Capeyron, depuis 2010, ce sont les plus anciennes. Une de nos maraîchères travaillait avec une SICA (Société d'Intérêt Collectif Agricole), mais elle s'est retrouvée avec des refus et elle s'est tournée vers l'AMAP de Blanquefort, puis celles des Eyquems et de Capeyron. Certains produits sont tout à fait bios, d'autres un peu moins pour éviter d'avoir trop de pertes." Il n'est pas toujours facile d'être un agriculteur AMAP et pour certains, les débuts furent difficiles, les banques étaient frileuses, mais heureusement, cela a évolué. En règle générale, les chèques sont donnés à l'avance mais ne sont débités que chaque mois, et cela rassure un peu les banquiers. "Il est vrai que consommer des produits issus d’une AMAP, cela a un coût, mais c'est aussi parce qu'il y a plus de charges et de personnel, poursuit la responsable. Heureusement, il existe une grande solidarité entre les producteurs et les Amapiens et aussi entre les différentes AMAP."
En général, un panier contient des légumes et des fruits de saison, quelquefois de la viande et du poisson, des œufs, du pain. Des contrats ponctuels peuvent être aussi passés avec des apiculteurs, des vignerons, des producteurs locaux de fromage des Pyrénées... Les prix des paniers sont négociés pour être le plus juste possible sans pénaliser le producteur. Les maraîchers qui travaillent avec les AMAP de Mérignac sont en grande partie situés sur la commune d'Eysines car ce sont les plus près. Concernant l'installation de maraîchers dans le quartier de Beutre, les cinq AMAP Mérignacaises estiment en être un peu éloignées. "Il serait préférable qu'une AMAP soit créée dans ce quartier afin de voir comment cela fonctionne au début, car il risque ne pas y avoir beaucoup de production les premiers temps, confie la responsable. L'AMAP, c'est un soutien à des paysans de proximité soucieux de produire une alimentation saine, mais il faut avoir des convictions pour devenir Amapien et s'engager pour un an !" A la MJC CL2V, il est possible de s'inscrire pour une seule des productions proposées. Certaines AMAP ont encore des places, il suffit d'aller se renseigner sur place ou via internet (https://www.avenir-bio.fr/amap,gironde,33,merignac.html)